Quand on sait que le Louvre (musée le plus visité au monde) reçoit
plus de 10 millions de visiteurs par an, on peut imaginer que les
musées ont encore de belles heures de gloire devant eux. Cependant, les
musées ne peuvent ignorer le caractère hyper-connecté de leurs visiteurs et doivent s’inscrire dans ce nouveau monde 2.0. Le Louvre a d’ailleurs créé son « Museum Lab »
pour innover sur les possibilités du numérique dans le musée ou pour
ses expositions. Que ce soit pour promouvoir les expositions, donner des
informations complémentaires pendant la visite ou créer des communautés
autour d’artistes ou d’expositions, les réseaux sociaux sont
semblent-ils de formidables vecteurs de promotion et de partage.
Lors de la visite, certains musées proposent des tablettes,
écrans tactiles et projections sur écran pour permettre aux visiteurs
une plus grande interactivité avec les œuvres. Le numérique
apporte une réelle implication des visiteurs (ils deviennent « acteurs »
et sont moins passifs). Un guide mobile très innovant a été mis en
place au MoMA, ce nouvel outil d’aide à la visite, mis gratuitement à
disposition des visiteurs, est un iPod touch qui permet à la fois
d’écouter les commentaires audio d’une sélection d’oeuvres et de
partager et de sauvegarder des contenus additionnels.
Sur les 250 applications mobiles culturelles recensées en France
à la fin de l’année 2013, plus de 200 dispositifs concernent les musées.
Les grands musées parisiens ne sont plus les seuls concernés : 54
musées parisiens possèdent une application permanente contre 49 musées
en région. Concernant les supports, 2013 marque un changement important,
le nombre d’applications Androïd muséales disponibles sur Google Play
ne cesse de grandir. Il reste à développer les applications dédiées aux tablettes
qui tiennent une place de plus en plus importante dans l’équipement
numérique des français. Il faut bien-sûr que les institutions aient des
contenus à y mettre et des ressources humaines à y dédier.
Ces applications permettent d’initier les plus jeunes à l’art et de
s’amuser avec les différents courants artistiques. Le Grand Palais par
exemple avait proposé une application « La Fabrique cubiste » lors de
son exposition consacrée à Georges Braque, qui permettait de « cubiser »
ses propres photos. Le MoMa proposait des applications smartphones pour
les enfants dès 7 ans pour trouver l’inspiration à partir de grandes
œuvres comme celles d’Henri Matisse et Elizabeth Murray, pour ensuite
créer leurs propres œuvres. L’interactivité autour de l’art est
un réel atout, elle permet de s’approprier les œuvres et les grands
courants artistiques en illustrant la fameuse citation de Benjamin
Franklin « Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu
m’impliques, j’apprends ».
Les musées sont également de plus en plus présents sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter.
La tendance de « l’expression par l’image » que l’on peut trouver sur
les réseaux sociaux (avec Pinterest, Instagram et Tumblr par exemple)
est une formidable opportunité pour les musées de se mettre en relation
avec leurs visiteurs. Cette tendance à l’hyper-image
marque un vrai tournant dans la perception des images par les
internautes. Source d’inspiration et illustration d’humeur, les images
font partie intégrante de la vie des gens. Dans ce contexte, les
tableaux, dessins, illustrations,… provenant de musées peuvent avoir de
nouvelles « fonctions » et être appréciées différemment par les
visiteurs-internautes qui souhaiteront les partager avec leur
communauté.
La volonté « d’humaniser » le musée et de le sortir de sa tour d’ivoire est une étape essentielle. Le musée peut ainsi garder contact avec ses visiteurs avant, pendant et après l’exposition.
Il est vrai que l’audience, la fonction et l’impact de ces nouveaux
moyens de communication sont encore peu connus, différents outils
statistiques sont mis en place pour mieux permettre de mesurer
l’engagement des internautes sur les comptes, la compréhension et
l’adhésion à la programmation des musées. Ces informations croisées avec
des études des publics réalisées dans les musées aideront à mesurer le
nombre de visiteurs ayant franchi le seuil des musées après avoir été
sur les réseaux sociaux !
Il n’en reste pas moins que l’innovation et la créativité
sont obligatoires car le numérique prend de plus en plus de place dans
les musées : pour preuve la création de nouveaux postes afin de
prendre en charge ces missions. Le Musée d’Art Moderne de New-York
(MoMA) a annoncé récemment le recrutement de son premier directeur des
contenus et de la stratégie numérique. Avec plus d’1 million de fans sur
Facebook, le MoMA de New-York est un modèle à suivre sur les réseaux
sociaux ! En outre si les musées sont entrés dans l’ère numérique à
grands pas, de nombreuses initiatives permettent également aux amoureux
de l’art d’accéder aux œuvres sans avoir à se déplacer : le Google Art
Project a numérisé plus de 1000 tableaux, proposant ainsi un véritable
musée virtuel aux internautes…
Auteur : Carole Decombe
http://galeriecaroledecombe.com/2014/02/19/musee-2-0-ou-lavenement-du-musee-connecte/
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