24.2.14

MUSÉE 2.0, OU L'AVÈNEMENT DU MUSÉE CONNECTÉ

Quand on sait que le Louvre (musée le plus visité au monde) reçoit plus de 10 millions de visiteurs par an, on peut imaginer que les musées ont encore de belles heures de gloire devant eux. Cependant, les musées ne peuvent ignorer le caractère hyper-connecté de leurs visiteurs et doivent s’inscrire dans ce nouveau monde 2.0. Le Louvre a d’ailleurs créé son « Museum Lab » pour innover sur les possibilités du numérique dans le musée ou pour ses expositions. Que ce soit pour promouvoir les expositions, donner des informations complémentaires pendant la visite ou créer des communautés autour d’artistes ou d’expositions, les réseaux sociaux sont semblent-ils de formidables vecteurs de promotion et de partage.

Lors de la visite, certains musées proposent des tablettes, écrans tactiles et projections sur écran pour permettre aux visiteurs une plus grande interactivité avec les œuvres. Le numérique apporte une réelle implication des visiteurs (ils deviennent « acteurs » et sont moins passifs). Un guide mobile très innovant a été mis en place au MoMA, ce nouvel outil d’aide à la visite, mis gratuitement à disposition des visiteurs, est un iPod touch qui permet à la fois d’écouter les commentaires audio d’une sélection d’oeuvres et de partager et de sauvegarder des contenus additionnels.
Sur les 250 applications mobiles culturelles recensées en France à la fin de l’année 2013, plus de 200 dispositifs concernent les musées. Les grands musées parisiens ne sont plus les seuls concernés : 54 musées parisiens possèdent une application permanente contre 49 musées en région. Concernant les supports, 2013 marque un changement important, le nombre d’applications Androïd muséales disponibles sur Google Play ne cesse de grandir. Il reste à développer les applications dédiées aux tablettes qui tiennent une place de plus en plus importante dans l’équipement numérique des français. Il faut bien-sûr que les institutions aient des contenus à y mettre et des ressources humaines à y dédier.
Ces applications permettent d’initier les plus jeunes à l’art et de s’amuser avec les différents courants artistiques. Le Grand Palais par exemple avait proposé une application « La Fabrique cubiste » lors de son exposition consacrée à Georges Braque, qui permettait de « cubiser » ses propres photos. Le MoMa proposait des applications smartphones pour les enfants dès 7 ans pour trouver l’inspiration à partir de grandes œuvres comme celles d’Henri Matisse et Elizabeth Murray, pour ensuite créer leurs propres œuvres. L’interactivité autour de l’art est un réel atout, elle permet de s’approprier les œuvres et les grands courants artistiques en illustrant la fameuse citation de Benjamin Franklin « Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends ».

Les musées sont également de plus en plus présents sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. La tendance de « l’expression par l’image » que l’on peut trouver sur les réseaux sociaux (avec Pinterest, Instagram et Tumblr par exemple) est une formidable opportunité pour les musées de se mettre en relation avec leurs visiteurs. Cette tendance à l’hyper-image marque un vrai tournant dans la perception des images par les internautes. Source d’inspiration et illustration d’humeur, les images font partie intégrante de la vie des gens. Dans ce contexte, les tableaux, dessins, illustrations,… provenant de musées peuvent avoir de nouvelles « fonctions » et être appréciées différemment par les visiteurs-internautes qui souhaiteront les partager avec leur communauté.
La volonté  « d’humaniser » le musée et de le sortir de sa tour d’ivoire est une étape essentielle. Le musée peut ainsi garder contact avec ses visiteurs avant, pendant et après l’exposition.

Il est vrai que l’audience, la fonction et l’impact de ces nouveaux moyens de communication sont encore peu connus, différents outils statistiques sont mis en place pour mieux permettre de mesurer l’engagement des internautes sur les comptes, la compréhension et l’adhésion à la programmation des musées. Ces informations croisées avec des études des publics réalisées dans les musées aideront à mesurer le nombre de visiteurs ayant franchi le seuil des musées après avoir été sur les réseaux sociaux !

Il n’en reste pas moins que l’innovation et la créativité sont obligatoires car le numérique prend de plus en plus de place dans les musées : pour preuve la création de nouveaux postes afin de prendre en charge ces missions. Le Musée d’Art Moderne de New-York (MoMA) a annoncé récemment le recrutement de son premier directeur des contenus et de la stratégie numérique. Avec plus d’1 million de fans sur Facebook, le MoMA de New-York est un modèle à suivre sur les réseaux sociaux ! En outre si les musées sont entrés dans l’ère numérique à grands pas, de nombreuses initiatives permettent également aux amoureux de l’art d’accéder aux œuvres sans avoir à se déplacer : le Google Art Project a numérisé plus de 1000 tableaux, proposant ainsi un véritable musée virtuel aux internautes…

Auteur : Carole Decombe

http://galeriecaroledecombe.com/2014/02/19/musee-2-0-ou-lavenement-du-musee-connecte/

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